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Une vie de prof
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25 janvier 2008

En vogue en ce moment

Voici un texte qui fait le tour de pas mal de blogs en ce moment, alors, comme je me sens concernée, je vous le propose...

Salaires et Temps de travail des enseignants

Laurent TARILLON, enseignant de sciences économiques et sociales à Grenoble propose un argumentaire concernant salaires, temps de travail, vacances des enseignants.

IL FAUT REVOIR LE TEMPS DE TRAVAIL DES ENSEIGNANTS !
LE DECRET DE 1950 EST VRAIMENT TROP VIEUX !

Actuellement, le temps de travail d’un enseignant de collège ou de lycée est de 18 heures par semaine. C’est, pour les professeurs certifiés, le seul élément fixe et clair relatif au temps de travail qui leur est demandé. Il a été fixé par un décret datant de 1950. Rendez-vous compte !
Ce qui détermine ce qu’un enseignant doit à la nation date de 56 ans. Il est vraiment temps de se pencher sur un problème aussi lourd de conséquences.
18 heures par semaines ! Quel salarié ne voudrait pas travailler aussi peu pour d’aussi bons salaires ? Comment le législateur a-t-il pu créer en 1950 un statut aussi avantageux ?

Il faut peut-être y regarder de plus près. En fait, ce temps a été conçu en prévoyant qu’un enseignant travaille 1,5 heures chez lui pour une heure devant élève afin de préparer ses cours, évaluer les élèves et actualiser ses connaissances dans sa discipline. Cela fait 18 fois 2,5 heures (1 devant les élèves et 1,5 à la maison), soit 45 heures hebdomadaires.


En effet, le temps de travail légal de l’époque s’il était légalement de 40 heures par semaine, était en réalité d’environ 42 h par semaine, sur 50 semaines.

Mais que s’est-il passé depuis pour les enseignants ? Rien ! Alors que pour les autres salariés, il y a eu la troisième semaine de congés payés en 1956, puis une quatrième en 1969. Les 40 heures réelles ont été atteintes au début des années 70 (alors qu’elles étaient un droit depuis 1936). Mais ça n’est pas fini : il y a eu les 39 heures et la cinquième semaine de congés payés en 1982, puis les 35 heures en 2000. En somme le temps de travail hebdomadaire pour les salariés a baissé de 25 %. Mais les enseignants doivent toujours le même service.
C’est au moins un enseignant qui écrit cela vous dîtes-vous, en lecteur éclairé ! Certes je l’avoue, je fais partie de ces privilégiés... car comment peut-on parler de temps de travail sans parler des vacances ?
Eh bien justement, le législateur a tout prévu et cela de deux façons :

D’abord : 45 heures dues quand les autres devaient 42, ça c’est pour les petites vacances (Toussaint, Noël...). Car les vacances, c’est pour que les élèves se reposent. Donc notre temps de travail était annualisé.

Mais, et les deux mois d’été alors ?
Là, c’est un tout petit peu plus compliqué. Certains enseignants ne le savent même pas, d’ailleurs. Cela se situe au niveau de la grille des salaires. Notre grille a été, elle aussi, fixée en 1950, au même niveau que les autres cadres de la fonction publique recrutés par concours au niveau bac + 3. Mais à cette grille, il nous a été retiré deux mois de salaire, puis le résultat a été divisé par 12.(Par exemple, si un inspecteur des impôts est payé 2000 € par mois il recevra 12x2000=24 000€ par an, alors que pour la même qualification, un enseignant recevra 10x2000=20000€ par an ; Cette somme, ensuite divisée par 12,
donne 1667 € par mois).

Eh oui, chers lecteurs, les enseignants ne sont pas payés pendant les grandes vacances...

Oui bon d’accord, peut-être que nous ne sommes pas si privilégiés que cela concernant le temps de travail. Mais côté salaire, quand même, nous ne sommes pas à plaindre !
Eh bien soit, comparons :
Nous sommes nettement en dessous de la moyenne des cadres du privé comme du public (qu’on nous prouve le contraire). Mais, à mes yeux, l’exemple le plus frappant de la dégradation de la valeur que la nation accorde à ceux qui éduquent ses enfants est le suivant. Le salaire de départ d’un enseignant en 1970 était 2 fois supérieur au SMIC.Aujourd’hui, il n’est plus que 1,2 fois plus élevé.

Autrement dit, si, comme le PS l’a écrit dans son projet, le SMIC augmente de 25 % au cours des cinq ans à venir (et l’UMP l’a augmenté au même rythme annuel dès cette année), un enseignant débutant gagnera moins que le SMIC.

Faudra-t-il en arriver là pour que la société se rende compte de la dégradation de notre situation ?
Alors oui le décret de 1950 est vieux ! Il est vraiment temps de le toiletter comme le disent nos gouvernants ! Mais pas forcément dans le sens qu’on imagine...

Est-ce en faisant en sorte que devions travailler plus pour gagner autant et perdre régulièrement du pouvoir d’achat, comme veut le faire M. de Robien ? »

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Commentaires
M
j'avoue que je ne comprends pas comment les gens peuvent penser ça ! ce métier demande beaucoup de temps et finalement pas si bien payé que ça . (beaucoup mieux que le mien tout de même ! )
P
Et pourtant nous serons toujurs des "profs qui ne foutent rien"...
L
Bon, j'ai trouvé ce texte sur le blog d'un collègue, il tourne depuis au moins 1 an, mais j'ai une maman qui m'en a parlé juste aujourd'hui... Et du coup, ça donne à réfléchir.<br /> <br /> J'aime mon métier, mais si dans quelques temps je suis à peine au dessus du SMIC, vu le temps que je passe à préparer mes cours, rencontrer les parents et tout le bazar, je rends mon tablier et je retourne bosser à la caisse de mon supermarché !
D
Je t'adoooore !! Je te connais aps mais c'est vrai !! Tu dis tout haut ce que je répète à mes collègues depuis que je travaille dans l'EN !! Merci de mettre en mot ces vérités !!<br /> Une chose est sûre, nous ne sommes plus des privilégiés, surtout depuis les 35 heures et les RTT. Je rappelle quand même à certains que dans le premier degré (écoles primaires), nos horaires sont de 27 heures par semaine, loin de 18 du secondaire.<br /> Quant au salaire, finir sa carrière comme mes collègues à 2270 euros nets par mois, et partir ç la retraite à 1630 euros, c'est quand même pas la gloire...
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